Herbert Krugman et
la télévision
Les conclusions de Marshall McLuhan sur les médias
poussent la compagnie General Electric (GE) à mener
sa propre recherche afin de mieux comprendre la relation entre
les consommateurs et les médias de masse tels que les
magazines et la télévision. Cette étude
est alors effectuée par leur directeur de recherche
sur l’opinion publique, Herbert Krugman. Ce dernier
décide d’utiliser un électroencéphalogramme
(EEG) pour comparer l’activité des ondes cérébrales
produites par le cerveau lors de la lecture d’un magazine
et lors du visionnement de la télévision. Pour
effectuer son expérience, Krugman demande à
sa secrétaire, une jeune femme de vingt-deux ans, de
lire un magazine puis de regarder la télévision
et ainsi de suite. A l’aide de l’électroencéphalogramme,
il mesure alors les ondes produites par son cerveau.

Les résultats de cette expérience sont les suivants.
La réaction de la lectrice face aux imprimés
s’est manifestée par un tracé d’ondes
cérébrales rapides, des ondes bêta, suggérant
que la lecture lui demande une participation et une concentration
élevées.
Krugman en conclut que la lecture demande une attention totale,
sans distractions. En d’autres termes, une participation
active est nécessaire au processus de lecture. La lecture
d’un magazine est un processus actif exigeant un niveau
élevé de traitement mental. Par contre, dès
que sa secrétaire regarde la télévision,
les ondes bêta disparaissaient pour laisser place aux
ondes alpha. Pour Krugman, on peut alors dire que le visionnement
de la télévision est un processus passif, produisant
des ondes alpha lentes à grand rayon. La télévision
est un média demandant une faible participation personnelle
du téléspectateur. Le cerveau semble réagir
au changement de média et non au contenu.
Un autre exemple donné par Krugman est celui de l’image
de l’Américain assoupi devant sa télévision,
un journal à la main. Les deux médias ont contribué
à le faire dormir mais de deux manières différentes.
Le journal parce que c’est fatigant de lire, cela demande
de l’attention, la télévision parce que
c’est relaxant. La lecture est un exercice fatigant
car elle demande de l’implication, de focaliser son
attention et de faire des choix sélectifs. De plus,
le lecteur tourne les pages, il y a des chapitres et des interruptions
qui sont plus rafraîchissantes que frustrantes. Au contraire,
lorsque le téléspectateur regarde la télévision,
l’interruption d’un programme est frustrante.
Ceci car le cerveau est en position relaxante de production
d’ondes alpha.
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